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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/157

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qu’il était autrefois plus aisé, et qu’en 1663 un tremblement de terre déracina une montagne, la lança sur l’Île-aux-Coudres, qui en fut agrandie de moitié, et qu’à la place de cette montagne il parut un gouffre dont il n’y a pas de sûreté à s’approcher. On pourrait passer au sud de l’île, qui a reçu le nom de Passe d’Iberville, parce que cet officier tenta heureusement ce passage ; mais l’usage est de passer au nord. Au-dessus du gouffre, on trouve la baie de Saint-Paul, où commencent les habitations du côté du nord. Cette baie, qui appartient au séminaire de Québec, a des pins rouges fort vantés, et l’on y a découvert une belle mine de plomb.

Six lieues plus haut, un promontoire fort élevé termine une chaîne de montagnes qui s’étend plus de quatre cents lieues à l’ouest. On le nomme cap Tourmente, en mémoire apparemment de quelque tempête. Cependant le mouillage est bon, et l’on y est environné d’îles de différentes grandeurs. La plus considérable est celle d’Orléans, dont les campagnes bien cultivées se présentent en amphithéâtre, et forment une perspective agréable. Cette île, qui n’a pas moins de quatorze lieues de circuit, fut érigée en comté sous le nom de Saint-Laurent, en faveur de François Berthelot, secrétaire-général de l’artillerie, qui l’avait acquise de François de Laval, premier évêque de Québec. Elle avait déjà quatre villages, et l’on y compte aujourd’hui six paroisses assez