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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/162

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La cathédrale mérite peu d’être le siége du seul évêché de l’Amérique française. Elle ne serait pas une belle paroisse dans un petit bourg de France. Ce qu’elle a de plus remarquable, est une tour fort haute, solidement bâtie, et de quelque apparence dans l’éloignement. Le séminaire, qui touche à cette église, est un grand carré ; mais les bâtimens sont imparfaits. Deux incendies, dont le second, arrivé en 1705, les consuma presque entièrement lorsqu’on achevait de les rétablir, ont retardé les réparations de l’édifice. Du jardin on découvre la rade et la rivière Saint-Charles autant que la vue peut s’étendre.

Le fort est un très-beau bâtiment flanqué de deux pavillons ; mais il n’a point de jardin, parce qu’il est construit sur le bord du roc. Une belle galerie, avec un balcon régnant, y supplée ; elle commande la rade, jusqu’au milieu de laquelle on peut se faire entendre avec un porte-voix, et l’on a la vue de toute la basse ville sous ses pieds. Avec une charmante perspective, on y respire l’air le plus pur sur le Cap-aux-Diamans, et l’on y a le spectacle d’un grand nombre de marsouins qui jouent sur la surface des eaux. Il n’est pas rare d’y trouver des diamans plus beaux que ceux d’Alençon. On les taille fort bien à Québec. Ils y étalent autrefois fort communs, et le cap en a tiré son nom. La descente du côté de la campagne est encore plus douce que vers l’esplanade.

L’église des jésuites, en dehors, n’a de beau