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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/163

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qu’un assez joli clocher ; elle est couverte d’ardoise, et c’est la seule qui le soit au Canada, où, jusqu’à présent, tous les toits sont de bardeaux. Charlevoix ne reconnut point dans quatre colonnes creuses et grossièrement marbrées, qui font l’ornement du grand-autel, les quatre grandes colonnes cylindriques et massives, d’un seul bloc de porphyre noir comme du jais, sans taches et sans fils, que La Hontan représente avec affectation. On pardonnerait, dit-il, à ce voyageur, s’il n’avait blessé la vérité que pour donner du lustre aux églises.

L’Hôtel-Dieu est desservi par des religieuses hospitalières de Saint-Augustin ; d’une congrégation qui se nomme la Miséricorde de Jésus. Les premières sont venues de Dieppe, et n’avaient pas mal commencé à se loger ; mais leur maison n’est point achevée. Sa situation à mi-côte, dans un lieu plat, qui avance un peu sur la rivière Saint-Charles, les fait jouir d’une fort belle vue. À un demi-quart de lieue de la ville on trouve l’hôpital général. L’hôtel de l’intendant porte le nom de palais à Québec, parce qu’il sert aux assemblées du conseil supérieur : c’est le plus bel édifice du Canada. Les récollets en occupaient anciennement le terrain. M. de Saint-Vallier, évêque de Québec, les transféra dans la ville, acheta leur emplacement, et fit une dépense de cent mille écus pour la fondation de l’hôpital. Le seul défaut de cet établissement est d’être dans un marais qu’il sera toujours difficile de dessécher. Trente reli-