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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/186

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même que le bouillonnement causé par les rochers dont la rivière est remplie dans cet intervalle, d’autant plus qu’au-dessus de la cataracte on cesse de l’entendre à beaucoup moins de distance. La seconde raison, c’est qu’il ne reparaît rien de tout ce qu’on y laisse tomber. Au reste, si l’on aperçoit quelque brouillard au-dessus, c’est par-derrière, et de loin on le prendrait pour une fumée. Le terrain des trois lieues qu’on fait à pied pour se rendre au Saut, et qui se nomme le Portage de Niagara, n’est ni bon, ni revêtu de beaux bois ; et l’on n’y saurait faire dix pas sans marcher sur une fourmilière, ou sans rencontrer des serpens à sonnettes, surtout pendant la chaleur du jour.

On compte environ sept lieues du saut du Niagara au lac Érié. L’observateur en partit le 27, et déboucha heureusement dans le lac. Sa route, en côtoyant la côte du sud, eût été plus agréable que par celle du nord, mais plus longue de moitié. Ce lac a cent lieues de long, de l’est à l’ouest. Sa largeur, du nord au sud, est d’environ trente lieues. Le nom à d’Érié est, comme on l’a déjà vu, celui d’une nation de la langue huronne, qui était établie sur ses bords, et que les Iroquois ont entièrement détruite : il signifie chat ; et les Ériés sont nommés, dans quelques relations, la nation des chats. On trouve en effet dans le pays quantité de ces animaux, qui sont plus gros que les nôtres ; leurs peaux sont estimées. Le nom de Conty, qu’on donne aussi au lac Érié, lui vient