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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/188

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n’est guère qu’à l’ouest ; mais depuis l’entrée du détroit jusqu’à l’île Sainte-Claire, qui en est à cinq ou six lieues, et de là jusqu’au lac des Hurons, elle prend un peu de l’est par le sud. Ainsi tout le détroit, qui a trente lieues de long, est entre le 42e. degré 12 ou 15 minutes, et le 43e. degré et demi de latitude nord. Au-dessus de l’île Sainte-Claire, il s’élargit jusqu’à former un lac d’environ six lieues de long, et, dans quelques endroits, de même largeur, qui a pris le nom de l’île, ou qui lui a donné le sien. On représente ce lieu comme le plus beau canton du Canada : coteaux, prairies, campagnes, bois, ruisseaux, fontaines et rivières, tout y est merveilleusement assorti. L’observateur y vit des terres qui avaient porté du froment dix-huit ans sans interruption, sans avoir été fumées. Les îles y semblent placées à la main pour la satisfaction des yeux ; le fleuve et le lac sont fort poissonneux ; l’air y est pur, le climat tempéré et fort sain. Avant le fort français, qui est à gauche, une lieue au dessous de l’île Sainte-Claire, on trouve, du même côté, deux villages assez nombreux, et fort proches l’un de l’autre. Le premier est habité par des Hurons Tionontatés, qui, après avoir long-temps erré, s’étaient fixés d’abord au saut de Sainte-Marie ; le second, par des Poutéouatamis ; un peu plus haut, on en voit un d’Otaouais, compagnons inséparables des Hurons, depuis que les uns et les autres ont été chassés de leur pays par les Iroquois.