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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/189

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Le fort français, qui porte le nom de Pont-chartrain, est environné de terres mêlées de sable, qui n’en sont pas moins fertiles, et de très-belles forêts, mais qui ont des fonds presque toujours remplis d’eau.

L’observateur en partit le 18 juin pour se rendre à Michillimakimac. Le lac Sainte-Claire, qu’il traversa, offre des deux côtés un fort bon pays. Vers la moitié de la traversée, qui n’est que de quatre lieues, on laisse sur la gauche une rivière assez large, qu’on a nommée rivière des Hurons, parce que les Américains de cette nation s’y réfugièrent pendant les guerres des Iroquois ; et sur la droite, presque vis-à-vis, on en voit une autre, plus large encore, qu’on peut remonter l’espace de quatre-vingts lieues (rare avantage pour les rivières du pays), sans y trouver le moindre rapide. La route, depuis le fort du détroit jusqu’au delà du lac Sainte-Claire, est à l’est-nord-est ; de là on tourne au nord par l’est jusqu’au sud, pendant quatre lieues, après lesquelles on trouve à droite un village de Missisaguès, situé dans un terrain fertile, à l’entrée des plus belles prairies du monde. De ce village au lac des Hurons on compte douze lieues d’un pays toujours charmant : c’est un beau canal, bordé de grands bois, qui sont séparés par des prairies entrecoupées d’îles. On y suit toujours le nord-quart-nord-est jusqu’à l’entrée du lac des Hurons, où la route est au nord pendant douze autres lieues. Il n’y en a pas moins de