Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Supérieur que par un canal de vingt-deux lieues, coupé de rapides, les canots peuvent apporter jusqu’à Michillimakimac tout ce qu’on tire du lac Supérieur.

L’observateur donne au lac Supérieur deux cents lieues de long, de l’est à l’ouest, quatre-vingts de largeur en plusieurs endroits, du nord au sud, et cinq cents de tour. Toute sa côte méridionale est sablonneuse, assez droite, et fort incommodée des vents du nord : la rive septentrionale a moins de danger pour les voyageurs, parce qu’avec moins de vents elle est bordée de rochers qui forment de petits havres ; et rien n’est plus nécessaire que ces retraites, dans un lac où l’on observe un phénomène assez singulier. Une tempête y est annoncée deux jours auparavant. D’abord on aperçoit sur la surface des eaux un petit frémissement qui dure tout le jour, sans augmentation sensible ; le lendemain, d’assez grosses vagues couvrent le lac, et ne se brisent point de tout le jour ; de sorte qu’on peut avancer sans crainte, et qu’avec un vent favorable, on fait même beaucoup de chemin ; mais le troisième jour on voit le lac tout en feu, et l’agitation des flots devient si furieuse, qu’on a besoin des asiles qui se trouvent à la côte du nord. Sur celle du sud, on est obligé, dès le second jour, de camper assez loin du rivage.

Sur les bords du lac on trouve, en quelques endroits, de grosses pièces de cuivre, qui sont l’objet d’un culte superstitieux pour