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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/190

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cent depuis le détroit jusqu’à Michillimakimac. À vingt-cinq lieues de l’entrée du lac, on passe sur un banc de roche, nommé les pays plats, qui n’a pas un demi-pied d’eau. Ensuite on s’avance vers la baie de Saguinam, qui a cinq ou six lieues d’ouverture, et trente de profondeur. Le fond de cette baie, où les Otaouais ont un village, est un beau pays ; mais de son entrée jusqu’à Michillimakimac on ne trouve plus rien qui plaise à la vue. Dix lieues au-dessus de la même baie, on aperçoit deux rivières assez grandes, à moins d’une lieue l’une de l’autre, et, quatre ou cinq lieues plus loin, l’anse Tonnerre, qui a trois lieues d’ouverture, mais peu de profondeur.

Le fort de Michillimakimac est à 43° 30′ de latitude du nord. Il est fort déchu, depuis qu’on a transféré au détroit la meilleure partie des sauvages qui s’y étaient établis. Il n’en reste, près du fort, qu’un médiocre village où le commerce des pelleteries ne laisse pas de se soutenir, parce que c’est le passage d’un grand nombre de nations américaines. La situation de ce poste est très-avantageuse, entre trois grands lacs ; celui de Michigan ou des Illinois, celui des Hurons, et le lac Supérieur, tous trois navigables pour les plus grandes barques, et les deux premiers séparés par un seul petit détroit, sans compter que les mêmes bâtimens peuvent aller sans obstacle dans tout le lac Érié jusqu’au saut du Niagara. Quoiqu’il n’y ait de communication entre le lac des Hurons et le lac