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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/193

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se nomme le golfe ou la baie des Nokais, du nom d’une très-petite nation, qui est venue des bords du lac Supérieur, et, dont il ne reste que quelques familles dispersées, qui n’ont pas même de demeure fixe. Ce golfe n’est séparé de la grande baie que par les îles des Poutéouatamis, anciennes demeures des sauvages du même nom. La plupart sont riches en bois ; mais la seule qui soit encore peuplée n’est ni la plus grande ni la meilleure. Elle contient un village dont les habitans se sont toujours distingués par leur attachement pour les Français.

Les deux voyageurs furent arrêtés le 6 par des vents contraires ; mais le retour du calme leur ayant permis de s’embarquer le soir au clair de la lune, ils ne cessèrent point devancer pendant vingt-quatre heures. Le soleil était si brûlant, et l’eau de la baie si chaude, que la gomme de leur canot se fondit en plusieurs endroits ; et cette disgrâce les ayant obligés de s’arrêter pour les réparations, ils se trouvèrent assiégés de diverses sortes de mouches qui leur firent passer une triste nuit. Le lendemain, après avoir fait cinq ou six lieues, ils se trouvèrent devant une petite île qui n’est pas loin de la côte occidentale de la baie, et qui leur cachait l’entrée d’une rivière habitée par les Malomimes. Ces Américains, que les Français ont nommés la nation des Folles-Avoines, apparemment parce qu’ils font leur nourriture de ce grain, sont rassemblés dans