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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/197

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lui parut comparable au pays qui fait la séparation du lac Michigan et du lac des Hurons. Le 1er. août, après avoir traversé à la voile une baie qui a trente lieues de profondeur, il eut à droite les îles du Castor, qui sont couvertes de beaux arbres ; et , quelques lieues plus loin, il vit à gauche, sur une hauteur de sable, ce que les sauvages nomment dans leur langue l’Ours couché, et les Français l’Ours qui dort. Vingt lieues qu’il fit ce jour-là le firent arriver dans une petite île qui est par les 44° 30′ c’est-à-dire presqu’à la hauteur de Mont-Réal. Depuis l’entrée du lac Michigan jusqu’à cette île, la côte est aussi sablonneuse que le pays intérieur paraît bon. Il est d’ailleurs si bien arrosé, qu’on ne fait pas une lieue sans découvrir, ou quelque gros ruisseau, ou quelque belle rivière ; et plus on avance au sud, plus les rivières ont de grandeur, apparemment parce qu’elles viennent de plus loin : cependant la plupart manquent de profondeur à l’entrée. Ce qu’elles ont de plus singulier, c’est qu’on y trouve presque d’abord des lacs de deux, de trois ou quatre lieues de circuit ; ce qui vient sans doute de la grande quantité de sables qu’elles charrient, et qui, étant repoussés par les vagues du lac, s’accumulent à leur embouchure.

Le 3, passant devant celle qu’on nomme la rivière du père Marquette, l’observateur eut la curiosité d’y entrer, pour s’assurer, dit-il, de la vérité des récits qu’on lui avait faits. Ce n’est d’abord qu’un ruisseau ; mais, quinze pas plus