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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/199

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prodigieuse hauteur, sous lesquels il croît en quelques endroits quantité de très-beaux capillaires. Avec sa fertilité, cette rivière est si commode pour le commerce de toutes les parties du Canada, qu’elle a toujours été fréquentée des sauvages. Les Mascoutins y avaient un établissement ; mais ils sont retournés dans leur pays, qu’on représente encore plus beau. Les Poutéouatamis et les Miamis y ont deux villages. Ce qu’on nomme le fort est le logement du commandant français et de quelques soldats, qui n’est environné que d’une mauvaise palissade. Tels sont à peu près tous les forts de cette contrée, à l’exception de ceux de Chambly et de Catarocouy, qui sont de véritables forteresses.

La rivière de Saint-Joseph vient du sud-est, et se décharge au fond du lac Michigan. Quoique assez grande, son entrée demande des précautions, parce que, dans les vents d’ouest, qui sont fréquens, les lames y ont toute la longueur du lac, sans compter que les courans, par le grand nombre de rivières qui descendent du côté oriental, rendent la navigation dangereuse par leur choc avec les vagues : aussi la Canada n’a-t-il point de lac où l’on ait compté plus de naufrages.

Il se trouve ici quantité de simples, entre lesquels on distingue le ginseng, qui croît en abondance aux bords de la Rivière-Noire. On sait ce que le P. Lafitau a publié sur cette plante, qu’il a nommée Aureliana canadensis.