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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/214

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l’on trouve la rivière Bleue, nom qu’elle tire de son fond, qui est une terre de cette couleur. Elle se décharge dans la rivière de Saint-Pierre. En remontant le Moingona, on remarque quantité de charbon-de-terre ; et lorsqu’on l’a remonté cent cinquante lieues, on aperçoit un gros cap, qui fait faire un détour à cette rivière, dont les eaux sont rousses et puantes dans le même endroit. On assure qu’on a recueilli sur ce cap diverses pierres de mines, et qu’on en a rapporté de l’antimoine à la bourgade française.

Une lieue au-dessus de l’embouchure du Moingona, le Mississipi a deux rapides assez longs, qui obligent de traîner les pirogues. Au-dessus du second, à vingt-une lieues de Moingona, on trouve, des deux côtés du fleuve, des mines de plomb, découvertes autrefois par M. Perrot, et qui portent son nom. Dix lieues au-dessus de l’Ouisconsing, et du même côté, on voit commencer une prairie de soixante lieues de long, bordée par des montagnes, qui forment une perspective charmante : il s’en présente une autre du côté de l’ouest, mais moins longue. Vingt lieues plus haut que l’extrémité de la première, le fleuve s’élargit et cet endroit se nomme le lac de Bon Secours. Il n’a qu’une lieue de large ; mais il en a sept de circuit, et de belles prairies l’environnent. Perrot avait bâti un fort sur la droite. En sortant du lac, on trouve l’île Pelée, ainsi nommée parce qu’elle n’a pas un seul arbre ;