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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/222

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que de grandes et belles prairies entrecoupées de bosquets. Les arbres les plus communs dans ces bois sont le noyer et le chêne, et toutes les terres sont excellentes. D’Iberville, le premier qui entra dans le Mississipi par son embouchure, monta jusqu’aux Natchés, et, admirant un si beau pays, il jugea que la capitale du nouvel établissement français ne pouvait être plus avantageusement située : il en traça le plan sous le nom de Rosalie, qui était celui de la comtesse de Pontchartrain. Mais ce projet est demeuré sans exécution, quoique les cartes n’en aient pas moins placé une ville de Rosalie aux Natchés. L’observateur approuve ceux qui ont cru devoir commencer l’établissement plus près de la mer. Cependant, si la Louisiane devenait une colonie florissante, il lui semble, comme à d’Iberville, que le canton des Natchés serait le plus convenable à sa capitale. L’air y est pur, le pays fort étendu, le terrain fertile et bien arrosé ; il n’est pas trop éloigné de la mer, et rien n’empêche les vaisseaux d’y monter. Enfin il est à la portée de tous les lieux où l’on peut souhaiter de s’établir.

La compagnie s’y était fait un magasin gouverné par un principal commis. Entre un grand nombre de concessions particulières dont on recueillait déjà les fruits, il y en avait deux de la première grandeur, c’est-à-dire de quatre lieues en carré : l’une appartenant à une société de Malouins ; l’autre à la compagnie, qui venait d’y envoyer des ouvriers de Clérac pour y