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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/223

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faire du tabac. Les édifices de ces deux plantations formaient un parfait triangle avec le fort ; et la distance d’un angle à l’autre était d’une lieue. Le grand village des Natchés se trouvait situé entre les deux concessions.

La concession des Malouins lui parut fort bien placée. Il n’y manque, pour tirer parti d’un si beau terrain, que des nègres ou des engagés. Celle de la compagnie est encore mieux située. L’une et l’autre sont arrosées par une même rivière, qui va se décharger dans le fleuve, à deux lieues de la première. Le tabac y croît fort bien. J’ai vu, dit l’observateur, dans le jardin du premier commis, de fort beau coton sur l’arbre. Un peu plus bas on voyait de l’indigo sauvage, dont on n’avait pas encore fait l’épreuve ; mais on se promettait qu’il ne réussirait pas moins que dans l’île de Saint-Domingue, d’autant plus qu’une terre qui produit naturellement cette plante doit être fort propre à porter l’étrangère qu’on veut y semer.

Le grand village des Natchés ne consiste plus qu’en un petit nombre de cabanes ; et la raison qu’on en donne est que ces sauvages, à qui leur grand chef a droit d’enlever tout ce qu’ils possèdent, ne résident pas volontiers près de lui : ils ont formé plusieurs autres bourgades à quelque distance. Les Sioux, leurs alliés, en ont une aussi dans leur voisinage. On nous décrit leurs cabanes : elles sont en forme de pavillon carré, fort basses et sans fenêtres, avec le faîte arrondi comme nos fours. La plu-