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Bienville, l’île à Corne, et les îles de la Chandeleur.

Ce qu’on nomme proprement le Biloxi est la côte de la terre ferme qui est au nord de la rade : c’est le nom d’une nation sauvage qui l’habitait autrefois, et qui s’est retirée vers le nord-ouest, sur les bords d’une petite rivière nommée la Rivière-des-Perles, parce qu’on y en a péché quelques-unes. L’observateur condamne le choix qu’on avait fait de ce lieu pour y établir le quartier-général de la colonie. On ne pouvait, dit-il, en choisir un plus mauvais. Outre qu’il ne peut recevoir aucun secours de vaisseaux, ni leur en donner, la rade a le double défaut de n’offrir qu’un fort mauvais ancrage et d’être remplie de vers. La seule utilité qu’on en peut tirer, est d’y mettre les vaisseaux à couvert d’un coup de vent, lorsqu’ils viennent reconnaître l’entrée du Mississipi, dont il serait dangereux d’approcher au hasard dans un mauvais temps, parce qu’elle n’a que des terres basses. Celles du Biloxi ne sont que des sables où il ne croît guère que des pins, des cèdres et de la cassine, fameux arbrisseau dont les Espagnols de la Floride font infuser les feuilles pour en prendre comme du thé. On y trouve aussi l’arbrisseau dont la graine, jetée au printemps dans de l’eau bouillante, devient une cire verte moins gluante et moins friable que celle des abeilles, mais aussi bonne à brûler.

À treize ou quatorze lieues du Biloxi, en