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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/255

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uns ni les autres ; ceux qui les ont fréquentés leur donnent à peu près la religion et les usages des peuples du Canada. Tous ces Américains, quoique de cinq ou six nations différentes, sont compris, dans les relations françaises, sous le nom générique de Savanois, parce que le pays qu’ils habitent est bas, marécageux, peu fourni de bois, et qu’en Amérique on appelle savannes ces terrains humides qui ne sont utiles à rien.

En remontant au nord de la baie, on trouve deux rivières, dont la première se nomme la rivière Danoise ; et la seconde, celle du Loup marin. Leurs bords sont habités par des sauvages auxquels on donne le nom bizarre de Plats côtés de chiens, sans qu’on en connaisse l’origine. Ces barbares sont souvent en guerre avec les Savanois ; mais ni les uns ni les autres ne traitent leurs prisonniers avec cette cruauté qui est en usage chez les Canadiens ; ils se contentent de les retenir esclaves. On sait, de leurs usages, que les filles ne se marient, parmi eux, qu’au gré de leurs pères ; que le gendre est obligé de demeurer chez le père de sa femme, et de lui être soumis jusqu’à ce qu’il lui naisse des enfans ; que les garçons quittent de bonne heure la maison paternelle ; que les corps des morts sont brûlés, et leurs cendres enterrées dans une écorce d’arbre ; qu’on dresse avec des perches une espèce de monument sur la tombe, et qu’on y attache du tabac, avec l’arc et les flèches du mort. Les