Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/257

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boils, et jamais il n’a été constamment suivi. Quelques missionnaires ont tenté de faire chez les premiers un établissement qui n’a pas eu de succès ; ils en ont parlé comme d’un peuple docile, de qui l’on pouvait espérer beaucoup de lumières sur tout ce qui est au nord-ouest du Mississipi. Ces Américains habitent dans de grandes prairies, sous des tentes de peau fort bien travaillées ; ils vivent de folle-avoine, qui croît en abondance dans leurs marais, et de chasse, surtout de celle d’une espèce de bœufs couverts de laine, qui se rassemblent par milliers dans leurs terres mais ils n’ont point de demeure fixe ; ils voyagent en troupes, à la manière des Tartares, et ne s’arrêtent qu’autant que l’abondance des vivres les retient.

Les géographes français distinguent cette nation en Sioux errans et Sioux des prairies, en Sioux de l’est et en Sioux de l’ouest. Cette division ne paraît pas juste au P. Charlevoix, qui assure, au contraire, que tous les Sioux ont le même genre de vie. Une bourgade, dit-il, qui est cette année sur le bord oriental du Mississipi, sera l’année suivante sur ce qu’on nomme la Rivière occidentale ; et ceux qu’on a vus dans un temps sur la rivière de Saint-Pierre se trouvent ensuite, assez loin de là, dans une prairie. Il ajoute que le nom de Sioux, que les Français leur donnent, n’est que les deux dernières syllabes de celui de Nadouessioux, qu’ils portent entre les sauvages, et que d’autres les nomment Naduassis. C’est la