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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/258

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plus nombreuse nation du Canada ; elle était paisible et peu aguerrie avant que les Otaouais et les Hurons se fussent réfugiés dans le pays qu’ils occupent, pour se garantir de la fureur des Iroquois. Les Sioux entretiennent plusieurs femmes, et leurs punitions sont sévères pour celles qui manquent à la fidélité conjugale : ils leur coupent le bout du nez, ils leur cernent en rond une partie de la tête, et l’arrachent.

Ceux qui se vantent d’avoir vu des Assiniboils, et Jérémie qui parle d’eux sur différens témoignages, racontent que ces peuples sont grands, robustes, agiles, endurcis au froid et à toutes sortes de fatigues ; qu’ils se piquent dans toutes les parties du corps, et qu’ils y tracent des figures de serpens et d’autres animaux ; enfin, qu’ils entreprennent de grands voyages. Tous ces traits les distinguent peu des autres nations du même pays ; mais ils sont mieux caractérisés par leur flegme, surtout en comparaison des Cristinaux, avec lesquels ils sont en commerce, et qui sont d’une vivacité extraordinaire : on les voit sans cesse dansant et chantant ; et dans leurs discours ils ont une volubilité de langue qu’on n’a remarquée dans aucune autre nation. Le véritable pays des Assiniboils est aux environs d’un lac qui porte leur nom, et qui est encore peu connu. Un Français de Mont-Réal assura au P. Charlevoix qu’il y avait été ; mais il ne l’avait observé qu’en passant, comme on voit la mer