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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/260

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et se faire entendre à plus de cent peuples qui ne laissent pas d’avoir leur propre langage. On donne surtout une immense étendue à l’algonquine : elle commence à l’Acadie et au golfe Saint-Laurent ; et, tournant du sud-est par le nord, jusqu’au sud-ouest, elle fait un circuit de douze cents lieues. Il paraît même que les Loups, au Mahingans, et la plupart des peuples de la Nouvelle Angleterre et de la Virginie, parlent des dialectes de la langue algonquine.

Aux environs de la rivière de Pentagoët, les Abenakis ou Canibas, voisins de la Nouvelle Angleterre, ont près d’eux les Etchemins, ou Malécites. Plus à l’est, on trouve les Micmacs, ou Souriquois, dont le pays propre est l’Acadie, la suite de la côte du golfe Saint-Laurent jusqu’à Gaspé et les îles voisines. En remontant le neuve Saint-Laurent, on ne rencontre plus aujourd’hui de nations sauvages jusqu’au Saguenay. Cependant, au temps de la découverte, et long-temps après, on comptait dans cet espace plusieurs nations répandues dans l’île d’Anticosty, vers les monts Notre-Dame et sur la rive septentrionale du fleuve Saint-Laurent : celles qui se trouvent le plus souvent nommées dans les anciennes relations sont les Bersiamites, les Papinaclets et les Montagnés, qui portaient aussi, surtout les derniers, le nom d’Algonquins inférieurs, parce qu’à l’égard de Québec ils habitaient la rive basse du neuve ; mais la plupart des au-