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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/278

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des guerriers. Ils ont souvent à leur tête le chef de la nation ou celui de la bourgade ; mais il doit s’être distingué par quelque action de valeur, sans quoi il sert entre les subalternes ; car il n’y a point de grades dans la milice des sauvages. Quoiqu’un grand parti puisse avoir plusieurs chefs, parce qu’on donne ce titre à tous ceux qui ont déjà commandé, tous les guerriers n’en sont pas moins soumis au commandant désigné, espèce de général sans caractère et sans autorité réelle, qui ne peut récompenser ni punir, que ses soldats peuvent quitter quand il leur plaît, et qui, néanmoins, n’est presque jamais contredit. Les qualités qu’on demande dans un chef étant le bonheur, la bravoure et le désintéressement, celui qui les réunit peut compter sur une parfaite obéissance, quoique toujours libre et volontaire.

Les femmes ont la principale autorité chez tous les peuples de la langue huronne, à l’exception du canton iroquois d’Onneyout, où elle est alternative entre les deux sexes ; mais les hommes n’en laissent que l’ombre aux femmes, et rarement ils leur communiquent une affaire importante, quoique tout se fasse en leur nom, et que les chefs ne soient que leurs lieutenans. Dans les affaires de simple police, elles délibèrent les premières sur ce qui est proposé au conseil, et leur avis est rapporté par les chefs au conseil général, qui est composé des anciens. Les guerriers consultent entre eux sur tout ce qui appartient à leur