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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/283

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présent considérable, il n’obtienne des parens que ses vivres en soient garantis. Mais l’usage le plus commun pour dédommager les parens du mort, est de le remplacer par un prisonnier de guerre. Ce captif, s’il est adopté, entre dans tous les droits de celui dont il prend la place.

On nomme quelques crimes odieux qui sont sur-le-champ punis de mort, du moins dans plusieurs nations ; tels sont les maléfices. Il n’y a de sûreté nulle part pour ceux qui sont atteints du soupçon. On leur fait même subir une sorte de question pour leur faire nommer leurs complices, après quoi ils sont condamnés au supplice des prisonniers de guerre ; mais on commence par demander le consentement de leurs familles, qui n’osent le refuser. On assomme les moins criminels avant de les brûler. Ceux qui déshonorent leurs familles par une lâcheté reçoivent le même traitement, et c’est ordinairement la famille même qui en fait justice. Chez les Hurons, qui étaient fort portés au vol, et qui l’exerçaient avec beaucoup d’adresse, il est permis non-seulement de reprendre au voleur tout ce qu’il a dérobé, mais encore d’enlever tout ce qu’on trouve dans sa cabane, jusqu’à le laisser nu, lui, sa femme et ses enfans, sans qu’ils puissent faire la moindre résistance.

Des sauvages qui n’ont pas de meilleures lois ont-ils une religion ? Question difficile. On ne saurait dire qu’ils n’en aient point ; mais comment définir celle qu’ils ont ? Rien n’est