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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/29

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cent cinquante personnes qui étaient alors en prison pour la même cause. Mais ce qui paraîtrait incroyable, sur des témoignages moins certains, c’est que les juges de paix, qui refusèrent enfin leur ministère aux accusateurs, se virent accusés à leur tour, et forcés de quitter la colonie pour se dérober aux fureurs du peuple. On parla diversement du gouverneur ; c’est-à-dire, qu’étant d’un caractère faible, quoique ami de la justice, il fut tantôt favorable, et tantôt contraire à la persécution : mais il paraît que la source du mal vint particulièrement des puritains, et qu’on eut obligation du remède à l’assemblée-générale.

On ne sort de la Nouvelle-Angleterre que pour entrer dans la colonie connue aujourd’hui sous le nom de New-York, après avoir porté long-temps celui de Nouvelle-Belge sous les Hollandais, ses premiers maîtres. Rien n’avait pu causer tant de chagrin aux Anglais que d’avoir vu passer entre des mains étrangères la possession d’un pays qui avait été découvert par un navigateur de leur nation. Le fameux Henri Hudson, qu’on verra paraître avec plus d’éclat dans l’article des Voyages au nord, ayant fait d’inutiles efforts, sous les auspices de la compagnie hollandaise des Indes orientales, pour trouver dans les parties septentrionales de l’Amérique un passage aux mers de l’est ou de l’ouest, retourna au sud le long du continent, passa devant le Canada, et vint aborder par le 42e. degré 43 minutes,