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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/30

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sur une côte qu’il prit d’abord pour celle d’une île. Il lui donna le nom de Nouvelle-Hollande, à l’honneur de ceux qui avaient employé ses services. Après avoir reconnu les propriétés du pays et les dispositions des habitans, il remit à la voile pour la Hollande, d’où il était parti ; et, dans un temps où l’ambition n’échauffait pas moins les Hollandais que le commerce, son récit excita plusieurs vaisseaux d’Amsterdam à prendre aussitôt la même route. Les Anglais confessent qu’Hudson vendit aux États-Généraux le droit qu’il tirait de sa découverte, et prétendent qu’ils y formèrent opposition, parce que ce marché s’était conclu sans la participation du roi Jacques. Mais on ne voit point quel droit ce prince pouvait s’attribuer aux frais d’une entreprise à laquelle il n’avait pas eu la moindre part ; et s’il avait à faire quelque plainte, ce ne pouvait être que de l’infidélité d’un sujet qui semblait avoir oublié sa patrie. Au surplus les Anglais se trompaient en attribuant à Hudson la première découverte de cette côte. Verazani et Cabot y avaient abordé avant lui, et les Suédois y avaient formé des établissement long-temps avant tous les autres peuples de l’Europe ; mais ils les avaient abandonnés. Quoi qu’il en soit, des marchands d’Amsterdam obtinrent dès l’année 1610 une commission des États-Généraux pour aller jeter les fondemens de leur commerce à la Nouvelle-Hollande. Dans le cours de l’année 1615, ils y