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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/367

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fans, ôte-leur la liberté de recevoir chez eux d’autres gens que les tiens. Ce collier contient ma parole.

» Nous avons cassé la tête aux Illinois et aux Otamis, parce qu’ils ont coupé les arbres de paix qui servaient de limites à nos frontières. Ils sont venus faire de grandes chasses de castors sur nos terres, et ont enlevé mâles et femelles, contre la coutume de tous les sauvages. Ils ont attiré les Chouanous dans leur pays et dans leur parti. Ils leur ont donné des armes à feu, après avoir médité de mauvais desseins contre nous. Nous avons moins fait que les Anglais et les Français qui, sans droit, ont usurpé les terres qu’ils possèdent sur plusieurs nations qu’ils ont chassées de leurs pays, pour bâtir des villes, des villages et des forteresses. Ce collier contient ma parole.

» Écoute, Onnontio : ma voix est celle des cinq cabanes iroquoises. Voilà ce qu’elles te répondent. Ouvre encore l’oreille pour entendre ce qu’elles te font savoir. Les Tsonontouans, les Goyoguans, les Onontagués, les Oneyouths et les Agniés disent que, quand ils enterrèrent la hache à Catarocoui en présence de ton prédécesseur, au centre du fort, ils plantèrent au même lieu l’arbre de paix, pour y être conservé ; qu’au lieu d’une retraite de guerriers, ce fort ne devait plus être qu’une retraite de marchands ; qu’au lieu d’armes et de munitions, il n’y aurait plus que des marchandises et des castors qui pussent y entrer. Écoute, Onnon-