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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/383

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tateurs étaient répandus de tous côtés en petites troupes, les femmes séparées des hommes, tous assis à terre et vêtus de leurs plus belles robes ; ce qui offrait à quelque distance un fort beau coup d’œil.

Entre l’orchestre et le commandant français du fort, qui était assis devant sa maison, on avait dressé un poteau sur lequel, à la fin de chaque danse, un guerrier venait frapper un coup de sa bâche d’armes. Ce signal était suivi d’un profond silence, et le guerrier racontait à haute voix quelques-unes de ses plus belles actions : il en recevait des applaudissemens ; ensuite il allait reprendre sa place, et le jeu recommençait. Il dura deux heures, et le voyageur avoua qu’il y prit peu de plaisir. Non-seulement la musique lui parut d’une monotonie ennuyeuse, mais les danses se réduisaient à des contorsions qui n’exprimaient rien. « Quoique cette fête se fît à l’honneur du commandant, il n’y reçut aucun des honneurs qu’on trouve décrits dans d’autres relations. On ne vint pas le prendre pour le placer sur une natte neuve ; on ne lui passa point de plumage sur la tête ; on ne lui présenta point le calumet. Il n’y eut point d’hommes nus, peints par tout le corps, tenant un calumet à la main. Peut-être ces usages sont-ils d’une autre nation. Je remarquai seulement que par intervalles tous les assistans jetaient de grands cris pour applaudir les danseurs. »

L’autre danse, qui se nomme danse de la dé-