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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/391

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avec la main ; car, dans l’un ou l’autre cas, on perd la partie, à moins que la faute ne soit réparée en poussant la balle au but d’un seul trait, ce qui se trouve souvent impossible. L’adresse des sauvages est si singulière à prendre la balle avec leurs crosses, que ces parties durent quelquefois plusieurs jours. L’autre jeu n’est pas fort différent, mais il a moins de danger. On marque aussi deux termes, et les joueurs occupent toute la distance. Celui qui doit commencer jette une balle en l’air, le plus perpendiculairement qu’il est possible, afin qu’il lui soit aisé de la reprendre pour la jeter vers le but ; mais tous les autres ont le bras levé ; et celui qui peut la saisir la jette à quelqu’un de la troupe, qui ne la reçoit que pour la jeter à un autre. Il faut, avant d’arriver au but, qu’elle ne soit jamais tombée des mains de personne ; et la troupe dont l’un des acteurs la laisse tomber perd la partie. Les femmes s’exercent aussi à ce jeu : mais elles ne forment qu’une seule bande, qui est ordinairement de quatre ou cinq ; et la première qui laisse tomber la balle, est celle qui perd.

Leurs chasses mériteraient le nom de divertissemens par le plaisir qu’ils y prennent, si leur utilité et mille travaux pénibles dont elles sont toujours accompagnées ne devaient les faire regarder d’un autre œil. La plus célèbre, quoique la moins difficile, est celle du castor. On remet la description et les propriétés de cet animal à l’article de l’histoire naturelle,