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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/406

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cile de les pousser en avant jusqu’à la rivière ou au lac ; ils s’y jettent, et l’on tire dessus de tous les canots. Mais la méthode commune des sauvages est d’enfermer un espace de forêt d’une enceinte de pieux entrelacés de branches d’arbres. On n’y laisse qu’une ouverture assez étroite, où ils tendent des lacets de peau crue. Cet espace est de forme triangulaire ; et de l’angle d’entrée ils tirent un autre triangle beaucoup plus grand : ainsi les deux enclos communiquent entre eux par un de leurs angles, et ne sont différens que sur un point ; c’est que le second demeure ouvert à la base par où les chasseurs font entrer leurs bêtes en les poussant devant eux. Lorsqu’ils les y ont engagées, ils continuent d’avancer sans rompre la ligne, en se rapprochant toujours et jetant des cris. Les bêtes renfermées des deux côtés, et poussées par-derrière, ne peuvent fuir que dans l’autre enclos. Plusieurs, en y entrant, se trouvent prises par les cornes ou par le cou, et font de grands efforts pour se délivrer. Les unes emportent les lacets, d’autres s’étranglent, ou du moins donnent aux chasseurs le temps de les tirer. Celles qui s’échappent n’en demeurent pas moins captives dans un trop petit espace pour éviter les flèches qu’on leur décoche de toutes parts.

Le caribou, dont on a déjà décrit la chasse sur les bords de la baie d’Hudson, ne se tue guère autrement dans la Nouvelle-France ; c’est-à-dire qu’on l’attend au passage des rivières,