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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/409

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fort délicats, de la grosseur d’une caille, qu’on nomme battans ou faux. Nous tuâmes quelques rats musqués, dont les testicules jettent en effet une forte odeur de musc. Soir et matin on les voit sur l’eau, le nez au vent. Les fonteriaux, qui sont de petites fouines amphibies, s’y prennent de même. Je vis encore d’autres quadrupèdes qu’on nomme siffleurs, parce que dans les beaux jours ils sifflent au bord de leurs terriers. Leur grosseur est celle du lièvre, avec moins de longueur. On estime peu leur chair ; mais la peau en est curieuse. Mes sauvages me donnèrent le plaisir d’en entendre siffler un, qu’ils tuèrent ensuite d’un coup de fusil. Ils cherchèrent avec soin des tanières de carcajoux, et bientôt ils en découvrirent quelques-unes. Avant la pointe du jour, nous nous plaçâmes aux environs, ventre à terre, pendant qu’on tenait les chiens derrière nous à cinquante pas. L’aurore n’eut pas plus tôt paru, que les carcajoux sortirent ; et les sauvages se jetant sur les tanières pour les boucher, appelèrent en même temps les chiens. Je ne vis que deux carcajoux, quoiqu’il en fût sorti plusieurs autres. Le combat ne dura pas moins d’une demi-heure ; mais enfin ils furent étranglés. Je les comparerais au blaireau, s’ils n’étaient plus gros et plus méchans. Nos chiens furent moins courageux contre un porc-épic. Nous le découvrîmes sur un arbrisseau, que nous coupâmes pour l’en faire tomber. Jamais les chiens n’osèrent en approcher