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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/413

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du tambour, et qui dure une minute. On est en suite un demi-quart d’heure sans rien entendre, pendant qu’on s’avance vers le lieu d’où le bruit paraît venir ; il recommence, et l’on continue d’avancer jusqu’à la vue d’un arbre ordinairement abattu, pouri et couvert de mousse, où l’on découvre la malheureuse gelinotte, qui appelle vraisemblablement son mâle en battant les ailes l’une contre l’autre. Ces tendres indications ne durent que pendant les trois mois d’avril, de mai, de septembre et d’octobre. On observe que c’est toujours sur le même arbre qu’elles commencent le matin à la pointe du jour, et qu’elles finissent à neuf heures, et que le soir elles recommencent une heure avant le coucher du soleil, pour ne finir qu’à la nuit. »

Le même voyageur donne aussi la description d’une chasse d’orignaux dont il fut témoin. « Elle se fait, dit-il, sur la neige, avec des raquettes qui ne ressemblent pas tout-à-fait à celles du P. Charlevoix. Leur longueur est de deux pieds et demi, et leur largeur de quatorze pouces. Leur tour est d’un bois fort dur, épais d’un pouce, qui retient les mailles comme dans nos raquettes de paume, excepté que celles-ci sont des boyaux, et les autres de petits lacets de peau de cerf ou d’orignal. Deux petites barres de bois les traversent pour les rendre plus roides et plus fermes. La pointe du pied entré dans un trou auquel tiennent deux courroies, qui enferment le pied par une ligature