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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/416

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Mais dans la crainte de se rencontrer et de se nuire, les différentes troupes conviennent de leur marche et du lieu des chasses. Il y a des peines établies contre ceux qui violent ce règlement, et contre ceux qui, s’écartant de leur poste, donnent moyen aux bœufs de s’échapper : elles consistent à dépouiller les coupables, à leur ôter leurs armes, et même à renverser leurs cabanes. Les chefs ne sont exceptés de ces lois.

La plupart des autres animaux dont les sauvages aiment la chasse, soit pour leurs peaux, qui sont recherchées dans le commerce, soit pour se nourrir de leur chair en hiver, se prennent sur la neige avec des trappes et des collets. Tels sont les chevreuils, les chats-cerviers, les fouines, les écureuils, les porcs-épics, les hermines, les lièvres, les lapins et quelques espèces particulières au pays, qui sont comprises dans ce qu’on nomme la menue pelleterie.

Les grandes pêches sont celles de la baleine, du morse, du phoque et du marsouin ; mais quoiqu’on y emploie quelques sauvages, et qu’on ne puisse douter que les nations voisines de la mer et de l’embouchure des grands fleuves n’eussent autrefois leurs méthodes, il paraît que la plupart de ces peuples, resserrés aujourd’hui dans l’intérieur des terres, s’occupent moins de la pêche marine que les colonies européennes. Celle de la baleine était fort négligée des Français mêmes, alors maîtres du