Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/417

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fleuve Saint-Laurent, où ces animaux remontent quelquefois en grand nombre. On a vu que les Basques, qui la faisaient autrefois, l’interrompirent mal à propos pour se livrer au commerce de la pelleterie, qui, sans demander tant de dépenses et de fatigues, rapportait alors plus de profit. D’ailleurs ils n’avaient pas pour cette pêche toutes les commodités qu’on peut espérer depuis qu’il y a des habitations fort avancées dans le golfe. On a tenté de la rétablir au commencement du dix-huitième siècle, mais avec peu de succès, par l’inconstance ou la mauvaise conduite des auteurs de l’entreprise. Cependant personne ne désavoue qu’elle ne pût faire un objet considérable dans le commerce des colonies européennes, et que l’embarras, le péril et la dépense n’y fussent beaucoup moindres que sur les côtes de Groënland.

Les phoques, qui sont en abondance à l’embouchure du fleuve, et dont l’huile et la peau sont fort utiles, donnent peu de peine à les pêcher. Ils entrent dans les anses avec la marée. Quand on a reconnu celles qu’ils fréquentent, on les ferme de filets et de pieux, en laissant un assez petit espace par lequel ces animaux se glissent. Dès que la marée a toute sa hauteur, on bouche soigneusement ce passage ; et lorsqu’elle se retire, les phoques, demeurant à sec, ne donnent que la peine de les assommer. On les suit aussi en canot dans les lieux où l’on en voit beaucoup, et lorsqu’ils