Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On ne compte pas moins de quatre-vingt mille Anglais dans les six comtés de Pennsylvanie, quinze mille Européens, Français, Hollandais, Suédois et Palatins. C’est trois milles au-dessous de l’anse de Lewes que commence la ligne de démarcation qui sépare la Pennsylvanie du Maryland. Penn fait observer, dans une relation de l’état de sa colonie, que cette partie de l’Amérique est, par sa latitude, à la même distance du soleil que Naples en Italie, et Montpellier en France, c’est-à-dire que les deux cantons qui passent pour les plus sains et les plus agréables de l’univers. Mais d’autres ont remarqué que les climats du continent de l’Amérique diffèrent beaucoup de ceux de la même latitude en Europe. La baie de Hudson et la Tamise, qui sont dans la même position à l’égard du soleil, n’en éprouvent pas les mêmes influences ; et les naturalistes en donnent aisément la raison. Il est certain qu’en Pennsylvanie l’air est doux et pur ; mais les pluies y commencent vers le 20 octobre, et durent jusqu’au commencement de décembre. Le froid y est souvent si vif, que la Delaware se glace malgré sa largeur. Le printemps dure depuis mars jusqu’à juin ; mais le temps n’est point uniforme dans cette saison. Pendant les mois d’été, qui sont juillet, août et septembre, les chaleurs seraient insupportables, si elles n’étaient tempérées par des vents frais. Le vent sud-ouest règne en été. Celui d’hiver est généralement nord-ouest, qui, soufflant des montagnes gla-