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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/43

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cées, des neiges, et des lacs du Canada, apporte ici tout le froid qu’on éprouve dans cette saison.

Penn, après avoir obtenu ses lettres patentes, ne s’était pas contenté d’un titre de cette nature ; il y avait joint le consentement des Indiens, qu’ils ne lui firent pas payer fort cher. Ensuite il donna pour premier gouverneur à son établissement Guillaume Markam, un de ses neveux, auquel les quakers des différentes nations ne firent pas difficulté de se soumettre. Le chevalier Jones, célèbre jurisconsulte, dressa les constitutions du gouvernement. Par le premier article, le pouvoir législatif devait résider dans le gouverneur et l’assemblée du peuple, faveur fort juste pour une société de gens à qui l’amour de la paix, de la liberté et de la religion, avait fait abandonner leur patrie. D’autres articles établissaient, non-seulement qu’on ne ferait point de loi, et qu’on ne lèverait point d’argent sans le consentement du peuple, mais encore que tous les priviléges et tous les droits des Anglais d’Europe auraient leur pleine valeur en Pennsylvanie, et qu’en conservant beaucoup de respect pour la cour et le gouvernement d’Angleterre, on n’attendrait point des ordres du dehors pour tout ce qui concernait le bien, la sûreté et la tranquillité du pays. Ces règlemens et quantité d’autres furent confirmés par deux assemblées générales que Penn tint pendant son séjour dans la colonie. Il créa des cours de justice dans chaque comté ; et, pour diminuer le nombre des difficultés et des pro-