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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/427

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apportés. Il aimait éperdument les femmes ; il était bien fait ; sa valeur et ses actions lui donnaient un grand relief ; il avait beaucoup d’esprit et des manières fort aimables. Ses désordres allèrent si loin avec les femmes, qu’on délibéra, dans le conseil de son canton, si l’on ne s’en déferait pas ; mais on conclut à la pluralité des voix de le laisser vivre, parce qu’étant extrêmement courageux, il peuplerait le pays de bons guerriers. »

Observons, en finissant cet article, ne fut-ce que pour éclaircir ce qui peut avoir cause de l’étonnement dans les Relations de Raleigh et de Keymis, qu’il se trouve dans la partie septentrionale du continent de l’Amérique des nations qu’on a nommées Têtes-Plates, parce qu’elles ont en effet le front fort aplati et le haut de la tête un peu allongé. Cette conformation n’est pas l’ouvrage de la nature : on nous apprend que ce sont les mères qui la donnent aux enfans dès qu’ils voient le jour, en leur appliquant sur le front et sur le derrière de la tête deux masses d’argile, ou de quelque autre matière pesante, qu’elles serrent un peu, jusqu’à ce que le crâne ait pris la forme quelles veulent lui donner. Il paraît qu’une opération si violente fait beaucoup souffrir les enfans ; on leur voit sortir, dit-on, par les narines, une matière épaisse et blanchâtre ; mais ces accidens, ni leurs cris, n’alarment point les mères, jalouses de leur procureur un agrément dont elles s’étonnent que les autres nations ne sen-