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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/73

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autre ville nommée Augusta, dans un canton si fertile, qu’un acre de terre y produit régulièrement près de trente boisseaux de maïs. Ce nouvel établissement attirait déjà une partie considérable du commerce indien, et l’on ne doutait pas que ses avantages naturels n’en fissent bientôt une des plus florissantes colonies des Anglais. La ville d’Augusta est à deux cent trente-six milles, par eau, de l’embouchure du Savannah, et reçoit dans cet éloignement de fort grandes barques. C’est là que tous les Indiens de la Géorgie portent leurs pelleteries au printemps. On y comptait, en 1739, six cents Européens, avec une petite garnison que les directeurs avaient crue nécessaire pour la sûreté du commerce. La situation de la ville est sur un terrain un peu élevé sur les bords du Savannah. Diverses routes tracées vers les établissemens voisins, vers les Chérokis, au nord-ouest, et vers la vallée des monts Apalaches, rendent les communications faciles à cheval et à pied. À l’ouest d’Augusta, sont les habitations des Criks des anses basses, dont la principale se nomme Rouetas, et sur la frontière desquelles on a bâti le fort d’Alabama. Au delà, les premiers peuples qu’on rencontre sont les Chicachas, dont les possessions s’étendent jusqu’au Mississipi. Les Anglais commençaient à se flatter qu’une étroite alliance avec cette nation leur ouvrirait un commerce avantageux jusqu’à l’embouchure de ce fleuve.

On voyait dans le même temps plusieurs belles