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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/78

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éloignent presque également les maladies et la débauche.

» Il est remarquable que, dans une si florissante colonie, la monnaie courante ne soit pas de métal, et qu’elle ne soit que de papier, avec la forme ordinaire de la monnaie. Chaque pièce est composée de deux feuilles rondes collées l’une sur l’autre, et portant de chaque côté l’empreinte qui leur appartient. Il y en a de toute valeur. C’est avec ces espèces qu’on achète, qu’on vend, en un mot, qu’on fait tout le commerce intérieur. Mais comme le papier se salit et s’use, chaque province a son hôtel de la monnaie où l’on prépare les pièces. Outre cet hôtel général, il y a des maisons particulières pour la distribution. On y porte les pièces usées ou trop sales. Des officiers en remettent autant de neuves qu’on en apporte de vieilles. Ils seraient déshonorés par le moindre défaut de bonne foi, et l’on n’a point d’exemple qu’ils en aient jamais manqué. On croit en trouver la raison dans les maximes des quakers, qui furent chargés des premiers règlemens, du maniement, de la distribution, de la fabrique des monnaies, non-seulement dans la Pensylvanie, dont ils furent les premiers colons, mais dans d’autres provinces où ils s’établirent. On sait que, malgré plusieurs rites extravagans, ces sectaires sont estimables par l’exactitude qu’ils apportent à l’observation des lois naturelles : ils la poussent jusqu’à la superstition ; l’on n’ignore pas non plus