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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/98

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même, et noire. Le volverenne porte la tête fort bas en marchant, et son dos paraît toujours voûté. S’il est attaqué, il se défend avec autant d’opiniâtreté que de vigueur. On lui attribue l’adresse de briser ou déchirer en mille pièces toutes les espèces de piéges qu’on lui tend.

Tout ce qui est commun à cette baie avec les autres régions est remis à l’article général. Ainsi quelques traits qui nous restent à recueillir de la relation d’Ellis ne conviennent qu’aux Indiens du pays. En confirmant ce que nous en avons déjà rapporté sur le témoignage de Jérémie, de La Potherie, et de quelques autres voyageurs, il ajoute plusieurs observations qui répondent à la commission qu’il avait particulièrement de reconnaître la nature du pays et le caractère de ceux qui l’habitent.

Les habitans de la baie d’Hudson, que les Anglais nomment Nodwais, et les Français Esquimaux, sont d’une taille médiocre, généralement robustes, d’un embonpoint raisonnable, et basanés ; ils ont la tête large, la face ronde et plate, les yeux noirs, petits et étincelans, le nez plat, les lèvres épaisses, les cheveux noirs, les épaules larges et les pieds extrêmement petits ; ils sont gais, vifs, mais subtils, rusés et fourbes : les flatteries ne leur coûtent rien. Il est aisé de les irriter : on leur voit prendre alors un air fier ; mais il n’est pas moins facile de les intimider. Leur attachement pour leurs usages est extrême : « Je sais, dit Ellis, que plusieurs de ces Indiens, ayant