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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/192

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gent leurs grains cuits au lait et à l’eau. Le plus grand usage qu’ils fassent du maïs est lorsqu’il est vert ; ils le font rôtir sur les charbons dans les épis, et l’avalent comme des pois verts. Leur riz, ils l’emploient ordinairement à faire du pilau, suivant l’usage des Turcs ; enfin ils n’avaient ni l’usage du pain ni celui de la pâtisserie ; mais , en se familiarisant avec les Européens, leurs femmes ont appris d’eux l’art d’en faire, et le pratiquent aujourd’hui avec succès.

On trouve beaucoup de variations dans les voyageurs sur la forme du mariage des Nègres ; mais il faut l’attribuer moins à l’incertitude des témoignages qu’à l’inconstance des usages mêmes, qui ne sont pas établis avec assez d’uniformité pour ne pas recevoir quantité de changement et d’altérations. Jobson, nous apprend que tout Nègre est en droit de contracter avec une fille qui est en âge d’être mariée, mais que ce n’est jamais sans la participation, et même sans le consentement des parens, entre les mains desquels il doit déposer la dot dont on est convenu. Le roi, ou le principal seigneur du canton, tire aussi quelques droits pour la ratification du traité. Alors le mari, accompagné de quelques amis de son âge, s’approche le soir, au clair de la lune, de la maison de sa femme, et cherche le moyen de l’enlever ; il y réussit toujours, malgré sa résistance et ses cris, qui n’ont rien de sérieux. Elle demeure quelque temps enfermée