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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/193

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dans sa maison ; et, plusieurs mois après, elle ne sort jamais sans un voile, qui doit lui couvrir toute la tête, à l’exception d’un œil. Sa dot est réservée pour le cas où elle survivrait à son mari, parce que l’usage oblige les veuves qui se remarient d’acheter un homme, comme elles ont été achetées pour leur premier mariage.

Quand la jeune femme est conduite à son mari, il lui offre la main pour la recevoir dans sa maison ; mais il lui ordonne immédiatement d’aller chercher de l’eau, du bois et les autres nécessités du ménage. Elle obéit respectueusement. Le mari se met à souper ; elle ne soupe qu’après lui ; et, demeurant en silence, elle attend son ordre pour l’aller trouver au lit. C’est un usage constant chez les Nègres que les femmes ne mangent jamais avec eux. On retrouve partout l’esclavage des femmes, qui a été général dans le monde jusqu’au temps de la perfection des sociétés, et qui l’est encore dans tout l’Orient.

La dot consiste souvent en quelques veaux, qui doivent être donnés au père, et qui ne surpassent jamais le nombre de cinq. Le mari et la femme se mettent sur-le-champ au lit ; si la femme est garantie vierge, on couvre le lit d’un drap de coton blanc, et les marques sanglantes de la virginité sont exposées aux yeux de l’assemblée ; ensuite on porte le drap en procession dans toute la ville, au son des instrumens, qui font retentir les louanges de