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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/97

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lent avec du beurre ou de la graisse pour en faire une pâte qu’ils nomment fondé. Le maïs ne leur sert pas, comme au Sénégal, à faire du pain ou du couscous. Ils le mangent grillé. Cependant les plus curieux en forment quelquefois des gâteaux nommés batangos, de l’épaisseur d’un doigt, et les font cuire dans des cercles de terre, comme la banane en Amérique.

Les habitans de Bissao sont nommés Papels. Cette nation occupe une partie des îles et des côtes voisines, surtout au sud de Cachao. Elle est mal disposée pour les Portugais, quoiqu’elle ait emprunté un grand nombre de leurs usages. Les femmes des Papels ne portent pour habillement qu’une pagne de coton avec des bracelets de verre ou de corail. Les filles sont entièrement nues. Si leur naissance est distinguée, elles ont le corps régulièrement marqué de fleurs et d’autres figures : ce qui fait paraître leur peau comme une espèce de satin travaillé. Les princesses, filles de l’empereur de Bissao, étaient couvertes de ces marques, sans autre parure que des bracelets de corail et un petit tablier de coton.

Les Nègres de Bissao sont excellens mariniers, et passent pour les plus habiles rameurs de toute la côte. Ils emploient au lieu de rames de petites pelles de bois qu’ils nomment pagaies, et le mouvement qu’ils font pour s’en servir est si régulier, qu’il produit une sorte d’harmonie. Ils ont un langage qui est propre aux Papels,