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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/98

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comme ils ont des usages qui leur sont particuliers. Le commerce n’a pas peu servi à les cultiver. Ils sont idolâtres ; mais leurs idées de religion sont si confuses, qu’il n’est pas aisé de les démêler. Leur principale idole est une petite figure qu’ils appellent china, dont ils ne peuvent expliquer la nature ni l’origine. Chacun d’ailleurs se fait une divinité suivant son caprice. Ils regardent certains arbres consacrés, sinon comme des dieux, du moins comme l’habitation de quelque dieu. Ils leur sacrifient des chiens, des coqs, et des bœufs, qu’ils engraissent et qu’ils lavent avec beaucoup de soin, avant de les faire servir de victimes. Après les avoir égorgés, ils arrosent de leur sang les branches et le pied de l’arbre. Ensuite ils les coupent en pièces, dont l’empereur, les grands et le peuple ont chacun leur partie. Il n’en reste à la divinité que les cornes.

Il ne paraît pas que l’île de Bissao ait jamais été troublée par des guerres civiles ; ce qu’on peut regarder comme une preuve de leur soumission à leur prince. Mais ils sont sans cesse en guerre avec leurs voisins, qu’ils troublent, comme ils en sont troublés, par des incursions continuelles. Les Biafaras, les Bissagos, les Salantes et les Nalous, qui les environnent de toutes parts, sont des nations fort braves qui se battent avec la dernière furie. Les traités de paix n’étant pas connus entre ces barbares, il n’y a jamais beaucoup de