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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/127

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demandâmes où nous coucherions, et on nous montra un endroit de la maison qui nous était destiné. Nous envoyâmes alors chercher nos manteaux ; M. Banks se déshabilla comme à son ordinaire ; mais, après ce qui lui était arrivé à Atahourou, il eut la précaution de faire porter ses habits à la pinasse, se proposant de se couvrir avec une pièce d’étoffe de Taïti. Mathiabo s’apercevant de ce que nous faisions, prétendit qu’il avait aussi besoin d’un manteau. Comme il s’était très-bien comporté à notre égard, et qu’il nous avait rendu quelques services, nous ordonnâmes qu’on en apportât un pour lui. Nous nous couchâmes, en remarquant que Mathiabo n’était pas avec nous ; nous crûmes qu’il était allé se baigner, comme ces insulaires ont la coutume de le faire avant de dormir. Quelques instans après, un Taïtien que nous ne connaissions pas vint dire à M. Banks que Mathiabo et le manteau avaient disparu. Ce chef avait tellement gagné notre confiance, que nous ne crûmes pas d’abord ce rapport ; mais Teahaou le confirma bientôt, et nous reconnûmes qu’il n’y avait point de temps à perdre. Nous ne pouvions pas espérer de rattraper le voleur sans le secours des insulaires qui étaient autour de nous ; M. Banks se leva promptement, leur raconta le délit, et les chargea de recouvrer le manteau ; et afin que sa demande fît plus d’impression, il montra un de ses pistolets de poche qu’il portait toujours avec lui. La vue du pistolet alarma toute l’as-