Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

semblée ; et au lieu de nous aider à poursuivre le voleur, ou retrouver ce qui avait été pris, les Taïtiens s’enfuirent en grande précipitation ; nous saisîmes pourtant un d’entre eux qui s’offrit alors à diriger nos pas du côté du voleur. Je partis avec M. Banks ; et quoique nous courussions pendant tout le chemin, l’alarme nous avait déjà précédés : dix minutes après nous rencontrâmes un homme qui rapportait le manteau que Mathiabo, pénétré de frayeur, avait abandonné : nous ne voulûmes pas le poursuivre plus long-temps, et il s’échappa. En revenant, nous trouvâmes entièrement déserte la maison, qui était remplie auparavant de près de trois cents personnes. Les Taïtiens s’apercevant bientôt que nous n’avions du ressentiment que contre Mathiabo, le chef Ouiouérou, sa femme et plusieurs autres, se rapprochèrent et logèrent dans le même endroit que nous pendant la nuit. Nous étions cependant destinés à une nouvelle scène de trouble et d’inquiétude ; notre sentinelle nous donna l’alarme, sur les cinq heures du matin, en nous apprenant qu’on avait enlevé la pinasse. Il dit qu’il l’avait vue amarrée à son grappin une demi-heure auparavant, mais qu’en entendant ensuite le bruit des rames, il avait regardé si elle y était encore, et qu’il ne l’avait pas aperçue. Nous nous levâmes promptement à cette triste nouvelle, et nous courûmes au bord de l’eau. Les étoiles brillaient, et la matinée était claire ; la vue s’étendait fort loin ; mais nous n’aperçûmes point