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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/359

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d’Amérique ; ses feuilles sont grandes et ailées comme celles du cocotier ; cette seconde espèce porte aussi un chou qui, sans être aussi doux que l'autre, est plus gros. La troisième espèce, que nous avons rencontré seulement dans les parties septentrionales, ainsi que la seconde, avait rarement plus de dix pieds de hauteur, avec de petites feuilles ailées, ressemblant à celles d’une espèce de fougère. Elle ne produit point de chou, mais une grande quantité de noix à peu près de la grosseur d’un marron, et plus rondes. Comme nous trouvâmes les coques de ces noix répandues autour des endroits où les Indiens avaient fait leurs feux, nous crûmes qu’elles étaient bonnes à manger ; mais ceux d’entre nous qui en firent l’expérience payèrent cher cette tentative ; car elles opérèrent sur eux avec beaucoup de violence, comme un émétique et un purgatif. Nous persistâmes cependant à croire que les Indiens mangeaient ces fruits ; et, pensant que le tempérament des cochons pourrait être aussi robuste que le leur, quoique le nôtre fût beaucoup plus faible, nous portâmes quelques-uns de ces fruits dans l’étable de ces animaux. En effet, les cochons les mangèrent, et pendant quelque temps ils ne nous parurent affectés d’aucune incommodité ; mais environ une semaine après, ils furent si malades, que deux d’entre eux moururent, et les autres guérirent avec beaucoup de peine. Il est probable pourtant que la qualité vénéneuse de ces noix consiste dans leur suc, comme