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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/102

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» Les cris de ces insulaires nous étourdissaient ; leurs pirogues chaviraient souvent ; mais ces accidens ne les déconcertaient point, car les hommes et les femmes sont d’habiles nageurs. Comme je leur demandais des plantes et d’autres curiosités d’histoire naturelle, ils m’en apportèrent plusieurs : je rassemblai l’espèce commune de morelle noire et une belle erythrina ou fleur de corail. Ils avaient volé à bord différentes bagatelles : quelques-uns même rejetaient secrètement du haut de nos vaisseaux les cocos que nous avions déjà achetés une fois à leurs camarades, qui étaient dans leurs pirogues, et qui venaient sur-le-champ nous les revendre une seconde. Afin de prévenir cette friponnerie, on chassa les larrons, après les avoir punis du fouet : châtiment qu’ils supportèrent avec patience.

» La chaleur était aussi grande que la veille : malgré la transpiration abondante qu’elle occasionait, le climat ne nous affectait pas trop. Nous étions charmés de remplacer un biscuit mangé de vers par des fruits à pain et des ignames. L’évi, qui est un fruit de la forme d’une pomme, nous fournissait un dessert délicieux ; nous désirions seulement acheter des cochons et des volailles.

» L’après-midi, Cook débarqua avec le capitaine Furneaux, afin d’examiner l’aiguade et de sonder les dispositions des Taïtiens. Il ne restait presque plus d’eau à bord ; une chaloupe alla tout de suite en remplir quelques futailles.