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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/107

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étroit, qui nous conduisit à plusieurs maisons à demi cachées sous des arbrisseaux. Des cocotiers dominaient les autres arbres ; les bananiers déployaient leur large feuillage, et on apercevait quelques bananes bonnes à manger. D’autres arbres couverts de branches d’un vert sombre portaient des pommes dorées qui par le jus et la saveur ressemblaient à l’ananas. Les espaces intermédiaires étaient remplis de mûriers à papier, de différentes espèces d’arum, d’ignames, de cannes de sucre, etc.

» Les cabanes des Taïtiens, placées à l’ombre des arbres fruitiers, sont peu éloignées les unes des autres, et entourées d’arbrisseaux odorans, tels que le gardenia, le guettarda et le calophyllum. Nous ne fûmes pas moins charmés de la simplicité élégante de leur structure que de la beauté naturelle des bocages qui les environnaient. Les longues feuilles du pandang servaient de couvertures à ces édifices soutenus par des colonnes d’arbre à pain, qui est ainsi utile à plus d’un égard. Comme un simple toit suffit pour mettre les Taïtiens à l’abri des pluies et des rosées de la nuit, et que le climat de cette île est peut-être un des plus délicieux de la terre, les maisons sont ouvertes sur les côtés : quelques-unes cependant, construites pour que l’on y fût plus en secret, étaient entièrement fermées avec des bamboux réunis par des pièces de bois transversales, de manière à donner l’idée d’une vaste cage. Celles-là ont communément un trou par où l’on entre : ce