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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/116

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espèces sont communes tout autour du globe.

» Si la rareté des plantes qui croissent sans culture était peu avantageuse pour le botaniste, elle produisait les effets les plus salutaires pour les équipages, puisque le terrain était couvert de végétaux sains. De si bons alimens avaient opéré merveilleusement sur notre santé : le brusque changement de diète produisit cependant quelques dysenteries. Nous n’avions pas pu obtenir autant de cochons que nous le désirions. On n’eut pas honte de proposer au capitaine d’enlever de force un nombre suffisant de ces animaux, et ensuite de donner en échange aux Taïtiens de nos marchandises pour en payer la valeur. Cette proposition basse et cruelle fut accueillie avec l’indignation et le mépris qu elle méritait.

» Tous les jours nous avions le temps de pénétrer dans l’intérieur de l’île afin de remplir l’objet de notre destination, et recueillir diverses particularités propres à jeter du jour sur le caractère et les mœurs des Taïtiens.

» Le 20, à midi, continue Forster, je fis avec plusieurs officiers une promenade à la pointe orientale du havre. Arrivés à un petit ruisseau assez large et assez profond pour porter une pirogue, nous passâmes de l’autre côté, et nous aperçûmes parmi des arbrisseaux une maison assez vaste. Une grande quantité des plus belles étoffes de Taïti était étendue sur l’herbe, devant cette habitation ; les insulaires nous dirent qu’on venait de les laver dans la rivière ;