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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/115

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examinant les coins les plus touffus, je trouvai plusieurs plantes et des oiseaux inconnus jusqu’ici aux naturalistes. Avec ces richesses, nous nous remîmes en route du côté de la mer, et les naturels en témoignèrent leur satisfaction. Un immense concours d’insulaires remplissait le lieu où nous marchions sur la grève. La chaleur excessive du soleil nous engagea à nous baigner dans la rivière voisine, et nous allâmes ensuite dîner à bord. La pluie nous y retint l’après-midi : j’arrangeai les plantes et les animaux que nous avions rassemblés, et je fis des dessins de ceux qui étaient nouveaux. Nos trois jours d’excursions n’avaient fourni qu’un petit nombre d’espèces différentes ; ce qui prouve une excellente culture dans une île aussi féconde que Taïti : car, au milieu d’un pays abandonné à lui-même, des milliers d’espèces différentes fourmilleraient en désordre. Le peu d’étendue de l’île, et son immense éloignement des continens à l’est et à l’ouest, ne comportent pas une grande variété d’animaux. Nous n’y avons vu en quadrupèdes que des cochons, des chiens, et des quantités incroyables de rats, que les naturels laissent courir en liberté, sans jamais essayer de les détruire. Le nombre des oiseaux y est assez considérable ; quand les insulaires se donnaient la peine de pêcher, ils nous vendaient toute sorte de poissons, parce que cette classe d’animaux court plus aisément d’une partie de l’Océan à l’autre, et surtout dans la zone torride, où certaines