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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/123

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examinèrent attentivement et dans un profond silence.

» Nous aurions été charmés de passer tout le jour au fond de cette retraite ; mais après avoir achevé nos notes et jeté un dernier coup d’œil sur cette scène charmante, nous redescendîmes dans la plaine. J’observai bientôt une foule d’insulaires qui s’avançaient vers nous, et nous distinguâmes M. Hodges et M. Grindall, qu’ils entouraient ; nous les joignîmes, résolus de continuer ensemble notre course. Un jeune homme d’une physionomie très-heureuse, qui s’était distingué par des démonstrations particulières d’attachement, fut chargé du portefeuille où M. Hodges conservait les esquisses et dessins qu’il faisait en se promenant : il parut enchanté de cette confiance, et il se regarda comme un personnage devenu plus important aux yeux de ses compatriotes. Cette circonstance, jointe au maintien paisible de mes compagnons, qui marchaient sans aucune arme, produisit un effet général sur tous ceux qui nous entouraient ; car leur familiarité et leur affection en semblèrent fort augmentées. Nous entrâmes ensemble dans une hutte spacieuse, où nous vîmes une grande famille assemblée. Un vieillard d’un visage calme était couché sur une natte propre ; il appuyait sa tête sur un petit tabouret qui lui servait de coussin. Des cheveux blancs couvraient sa tête vénérable ; une barbe épaisse aussi blanche que la neige descendait sur sa poitrine : il avait