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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/126

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nous priva du plaisir que nous aurait procuré une conversation avec ces bonnes gens. Quelques mots et une pantomime muette nous tinrent lieu d’un discours suivi. Cela suffisait cependant pour amuser les naturels ; notre docilité et nos efforts pour leur plaire leur étaient au moins aussi agréables que leur caractère social et leur empressement à nous instruire l’étaient pour nous.

» Le vieillard, sans changer d’attitude, la tête toujours appuyée sur le tabouret, nous adressa plusieurs questions ; il nous demanda le nom du capitaine, celui du pays d’où nous venions, combien de temps nous resterions dans l’île, si nous avions nos femmes à bord, etc. La renommée paraissait lui avoir déjà appris tout cela ; mais il désirait l’entendre de nouveau de notre bouche. Nous satisfîmes sa curiosité sur ces différens points, le mieux qu’il nous fut possible ; et, après avoir offert à sa famille de petits présens de verroteries et d’autres bagatelles, nous continuâmes notre excursion. Ces pauses dans les cabanes hospitalières des insulaires nous rafraîchissaient tellement, que nous n’étions point du tout fatigués, et nous aurions fait aisément le tour de l’île de la même manière. La plaine au pied des montagnes ne présentait aucun obstacle à notre marche : au contraire, les sentiers y étaient bien battus, et toute la surface parfaitement de niveau et couverte presque partout d’une belle pelouse. Nos pas ne rencontraient aucun animal malfaisant :